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Archives de l'hôpital de CravantNombre de notices : 214

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Sommaire

 

    Présentation du fonds

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    • Répertoire méthodique détaillé
    • par Céline Cros, assistante de conservation du patrimoine, responsable des archives publiques déposées, avec la collaboration de Magali Villetard, attachée culturelle, chargée du patrimoine de l'ancien hôtel-Dieu de Tonnerre ; sous la direction de Pierre-Frédéric Brau, conservateur du patrimoine, directeur des archives départementales de l'Yonne
    • Archives départementales de l'Yonne
    • Auxerre - 2011
    • Instrument de recherche produit au moyen du logiciel Arkhéïa Aide au classement de la société Anaphore sarl, version 7-4.8 du jeudi 3 décembre 2015. Date de l'export : vendredi 22 avril 2016 (14:55 h)
    • Contexte

    • Nom du producteur
      Hôpital de Cravant ; Hôpital de Cravant
    • Présentation du producteur

      La présence d'un établissement chargé de l'assistance des pauvres malades, le plus souvent nommé hôpital ou maison-Dieu, est avérée à Cravant dès 1649, sans qu'aucun document d'archives ne soit en mesure d'apporter des informations sur la période et les conditions de sa fondation. Cette absence de source ne permet pas de définir clairement le statut de cet établissement ; cependant, l'hôpital de Cravant semble dès le milieu du XVIIe siècle administré par un collège formé d'un directeur, d'un receveur et d'un procureur, placés sous la surveillance d'un syndic composé par la communauté des habitants. Les quelques pièces conservées relatives aux revenus de l'établissement et à leur gestion donnent à penser que leur faiblesse ne permettait pas d'assurer les misions d'assistance aux malades dans les meilleures conditions, ni d'accueillir un nombre important de nécessiteux : le curé de la paroisse de Cravant précise qu'en 1695 l'hôpital bénéficie seulement d'une rente annuelle de 40 livres (H 2378/1). Ce même document fait également mention de l'existence d'une maladrerie, dont les revenus sont si faibles qu'elle est " toute ruinée ni restant que des vestiges " : il s'agit de la seule trace écrite de son existence.

      La situation financière et en conséquence l'exercice des missions de l'hôpital évoluent de manière significative à partir de 1749. Par un brevet épiscopal en date du mois de janvier 1749, confirmé par des lettres patentes du mois de mars suivant, la communauté des religieuses ursulines de Cravant est supprimée, ses revenus non utiles au remboursement des charges devant servir à l'établissement dans la ville de Cravant d'un hôpital se substituant à l'ancien hôpital pour l'accueil et le soulagement des pauvres malades et aux religieuses ursulines pour l'instruction des jeunes filles nécessiteuses (H-dépôt 5 II A 1).

      A sa création, l'hôpital a pour mission le soulagement des pauvres malades et l'enseignement aux jeunes filles. Si ces missions évoluent peu jusqu'en 1963, date de la fermeture de l'établissement, le statut et les conditions d'accueil sont modifiées de manière significative. A partir de 1897, un service hospitalier pour vieillards est crée (délibération du 21 mars). Une maternité ouvre en 1903, suivie d'un service anti-tuberculeux en 1914. Toutefois, à compter de juin 1922, ces salles ferment et l'accueil n'est réservé qu'aux vieillards, puis, en janvier 1960, aux seules femmes. Dès l'année 1956, l'hôpital est désormais classé dans la catégorie des hospices et le 5 juillet 1960, la décision de fermeture définitive de l'établissement est prise : l'évacuation des patientes vers d'autres structures dont principalement l'hôpital psychiatrique, débute (H-dépôt 5 J 1-4).

      Le règlement de l'hôpital, homologué par un arrêt du parlement de Paris en date du 26 août 1763 (H 2378/3), fixe de manière définitive l'organisation administrative du nouvel hôpital, désormais régi par un bureau de direction composé de six administrateurs : trois dits nés représentant le chapitre Saint-Étienne d'Auxerre (seigneur de la ville de Cravant) et le pouvoir municipal et trois dits alternatifs, élus pour une période de trois ans et choisis parmi les notables de la communauté. Quotidiennement, l'hôpital est administré par un directeur assisté d'un receveur et d'un procureur, nommés par le bureau de direction pour une période de trois années renouvelables. Cette organisation est modifiée par les décrets des 16 vendémiaire an V et 7 germinal an XIII : les membres du bureau, devenue commission administrative, sont désormais renouvelables par cinquième chaque année et nommés par le préfet sur proposition de la commission. La loi du 5 août 1879 en écarte définitivement le clergé, pour ne comprendre que six membres : le maire, quatre représentants nommés par le préfet et deux par le conseil municipal.

      Outre sa direction, l'hôpital de Cravant dispose d'un personnel composé de deux sœurs régentes, l'une hospitalière et la seconde profès, assistées de quelques domestiques. Dès les premières années, ces deux sœurs sont recrutées parmi les jeunes filles ou les veuves de Cravant et de sa proche région. A partir de 1784, l'enseignement est confié à des religieuses de la Providence d'Auxerre, d'Avallon ou de Paris, puis à des sœurs de la congrégation de Nevers en 1830. Elles seront remplacées définitivement à compter de l'année 1879 par des institutrices laïques (délibération du 13 juin 1879).

      La présence de quelques contrats de constitution ou de contentieux pour défaut de paiement des rentes offrent une idée assez vague de la composition du patrimoine de l'ancien hôpital. Il est certain que l'ensemble des biens transmis au nouvel hôpital lors de sa fondation constituent l'assise financière de l'établissement. L'hôpital devient rapidement un important propriétaire foncier sur Cravant et sa région par l'intermédiaire de donations (volontaires ou non), saisies sur les créanciers et plus rarement acquisitions. A la veille de la révolution, l'hôpital est propriétaire de nombreuses maisons et bâtiments répartis dans toute la ville de Cravant, dont l'amodiation procure des revenus annuels non négligeables, mais également de deux domaines agricoles, la métairie de Cheuilly (hameau de Cravant) et celle de Prégilbert-Sainte-Pallaye. Toutefois, afin de faire face à d'importantes difficultés financières, l'hôpital à partir de la seconde moitié du XIXe siècle est dans l'obligation de s'en séparer. L'emplacement de l'ancien hôpital n'est pas connu de manière précise : certains documents permettent toutefois de le situer dans la rue maison-Dieu, sans doute à proximité directe du couvent des religieuses ursulines. Dès sa fondation, le nouvel hôpital investit les bâtiments de l'ancien couvent et les transforme de manière à pouvoir recevoir à la fois les malades mais également les écolières : le cloître accueille la salle des hommes, le réfectoire celle des femmes, la classe est faite dans l'église tandis que les autres pièces servent au logement des sœurs et des domestiques (délibération du 9 avril 1769). Toutefois, les locaux se révélant rapidement inadaptés et insalubres, et devant l'ampleur des travaux de réhabilitation, un déménagement vers un nouveau bâtiment est engagé. Situé rue d'Orléans, ces nouveaux espaces sont plus vastes et mieux adaptés à l'exercice de l'ensemble des missions de l'hôpital : les salles des malades y sont transférées dès 1770, l'école s'installe plus tardivement puisqu'en 1785 l'enseignement est encore délivré dans une partie de l'ancien hôpital (délibération du 3 juillet 1785).

      Le nombre de pensionnaires accueillis n'a guère évolué dans le temps, à l'exception des grandes périodes épidémiques et des guerres lors desquelles affluent malades et militaires blessés. L'hôpital dispose en 1862 de sept lits (H-dépôt 5 L 7), ce nombre est ramené à 5 en février 1914 (délibération du 8 février 1914), il est de 8 lors de la décision de fermeture en 1960. Outre la faible activité de soin et le manque de revenus la décision de fermeture de l'établissement est motivée par le départ en retraite de la dame hospitalière et les importantes difficultés rencontrées pour son remplacement. Par ailleurs, la proximité de l'école de filles (le bâtiment est toujours la propriété de l'hôpital à cette époque) avec les espaces d'accueil et de soins de malades psychiatriques et l'absence de patientes issues de Cravant accélèrent la fermeture qui est définitive en juin 1963. La propriété de l'ensemble des bâtiments restants a été transférée à la commune de Cravant qui a procédé à son aménagement en groupe scolaire.

    • Historique de la conservation

      H 2378 : archives placées sous séquestre révolutionnaire.

      H-dépôt 5 : à l'exception de quelques pièces collectées lors de l'inspection des archives de la commune de Cravant en 1977, le fonds des archives de l'hôpital de Cravant était conservé en mairie lors de l'inspection des archives de la commune de 2009, mêlé à d'autres fonds (fabrique paroissiale, commune, communauté des ursulines, justice de paix) ; l'ordre originel du fonds, qui a servi avec les autres à la rédaction d'un ouvrage sur l'histoire de la commune, n'a pas été respecté, ni plus que son intégrité.

    • Modalités d'entrée

      H 2378 : documents placés sous séquestre révolutionnaire.

      H-dépôt 5 : archives collectés lors des inspections d'archives de la commune de Cravant, en date des 3 novembre 1977, 9 juillet 2009 et 19 septembre 2011.

    • Contenu et structure

    • Présentation du contenu

      Archives de l'hôpital de Cravant

    • Conditions d'accès et d'utilisation

    • Statut juridique
      Archives publiques


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