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Parallèlement à la diffusion des armoiries dans toute la société entre le XIIe et le XIXe s., l'écu se charge de couleurs et de multiples formes.
À l'exception de la fleur de lis, les végétaux n'apparaissent que tardivement et ne représentent qu'une faible part des figures héraldiques. L'époque moderne et le retour des armes parlantes permettent leur développement : les fleurs, les fruits, les feuilles et les tiges s'y rencontrent plus souvent que les arbres.
Un verset du Cantique des Cantiques introduit la vision christologique du lis : « Je suis la fleur des champs et le lis des vallées » (Can, 2.1). À l'époque médiévale, l'image du lis est associée à celle de la Vierge : de nombreux laïcs ou ecclésiastiques ornent leur écu de ce symbole de pureté, de virginité et de chasteté.
Les rois de France, désireux de se placer sous la protection mariale, le prenne également comme emblème : Philippe II use d'un semé ressemblant à un ciel étoilé, que Louis IX abandonne au profit d'une fleur unique, alors que Charles V en rapporte le nombre à trois, allusion à la Trinité.
Résultant d'une déformation de la tiercefeuille (sorte de trèfle sans queue), la rose héraldique symbolise, selon les hérauts d'armes, la beauté, la douceur, la grâce et l'amour de Dieu.
Elle prend le nom de quartefeuille lorsqu'elle compte quatre folioles, et de quintefeuille quand elle en possède cinq.
Qu'elle soit de blé, d'orge ou de mil, la gerbe apparait ordinairement posée en pal. Elle est surtout utilisée à l'époque moderne ; l'héraldique napoléonienne en fait la marque des comtes propriétaires, dont l'écu doit porter le franc quartier d'azur à un épi de blé d'or, posé en pal.
Tirant son nom de l'ancien français « creque », qui signifie prune, le créquier est un arbre stylisé à sept branches nues et terminées par une feuille plate et par des racines à son pied.
Utilisé dans les armes parlantes, il peut également être adopté en référence aux fonctions de son possesseur, comme le fait Hue Filains, gruyer, officier en charge des forêts domaniales, du comté de Champagne.
Utilisés essentiellement dans l'héraldique moderne, les arbres sont fréquemment représentés sous une forme stéréotypée ; lorsque l'essence est identifiable, ils sont utilisés comme armes parlantes.
À la fin du Moyen Âge, l'abbaye de Pontigny construit ses armoiries sous la forme d'un rébus : un pont surmonté d'un arbre formant le « I », dans lequel un nid est perché.
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