Les Archives Départementales
La conception d'un blason répond à une double exigence : mener une recherche historique pour rassembler la documentation et s’imprégner de l'art héraldique.
Les archives départementales assistent les collectivités pour les guider dans leurs recherches, et jouent un rôle d'expert et de conseil pour la création des armoiries.
L'élaboration de l'écu de la commune Lézinnes en constitue un bon exemple.
La collecte d'informations historiques passe essentiellement par la consultation d'ouvrageset de documents conservés aux archives départementales. Elle amène à établirune liste d'écus portés par les personnes physiques ou morales dont l'implantationdans la commune en a marqué à la fois l'histoire, le patrimoine et le paysage, et pourlesquelles certaines traces archéologiques, monumentales ou mobilières demeurent.
La documentation a permis d'identifier les plus anciens seigneurs connus de Lézinnes : les membres de la famille de Villehardouin.
Issus de la maison de Joinville, les premiers Villehardouin, seigneurs de Lézinnes au XIIIe s. portent les armes familiales d’origine : d’azur à trois broyes d’or liées d’argent, au chef d’argent à un lion issant de gueules.
Un autre propriétaire local d'armoiries est rapidement identifié grâce à la présence d'objets armoriés actuellement conservés en mains privées. Une serviette de damas (XVIIIe s.), encore aujourd’hui conservée en mains privées, porte un écu à la fasce, accompagné en chef de deux étoiles et en pointe d’un croissant.
La tradition l'attribue à l'ancienne abbaye cistercienne de La Charité-lès-Lézinnes, fondée en 1184 par Guillaume Ier, sieur de Lézinnes, beau-père de Geoffroy de Villehardouin.
La consultation des armoriaux confirme cette hypothèse : les armoiries de l'abbaye de Lézinnes enregistrées à l'Armorial général sont d’azur à la fasce d’or, accompagné en chef de deux étoiles de même et en pointe d’un croissant d’argent.
Afin de mettre en valeur ces deux emblèmes forts, la municipalité choisit un écu coupé,présentant dans sa partie supérieure, les armes des Joinville-Villehardouin, dont lesbroyes (outils de cardeur) en l'absence de liens directs avec les activités industrielleslocales ont été enlevées, et dans la partie inférieure, celles de l’abbaye.
En 2001, la commune de Lézinnes a officiellement adopté, par délibération de sonconseil municipal, l'écu coupé d’argent au lion issant de gueules ; d’azur à lafasce d’or, accompagné en chef de deux étoiles de même et en pointe d’uncroissant d’argent.
Si l'héraldique peut constituer une aide précieuse à la recherche historique et documentaire, elle est également mise à contribution pour donner une identité aux collectivités qui font le choix de se doter d'un blason.
Les communes se sont dotées d'armoiries durant les époques médiévales et modernes ; ce mouvement ne concerne cependant pas toutes les communautés d'habitants. Par ailleurs, certaines ont aujourd'hui perdu toute trace de l'existence éventuelle d'armoiries.
En quête d'une emblématique forte, mais également à la recherche de leur histoire et de leur passé, certaines collectivités créent aujourd'hui leur blason.
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