Dès le début de la Première Guerre mondiale, l’affiche illustrée, support commercial connu depuis la fin du XIXe s, devient un outil de propagande pour le gouvernement : glorification des valeurs patriotiques et civiques, appels à la générosité publique, viennent alors remplacer les slogans publicitaires.
À partir de juillet 1939, un commissariat à l’Information, chargé d’organiser la diffusion de messages de propagande par l’image autour de thèmes similaires à ceux développés lors du premier conflit mondial, voit le jour. Après la signature de l’armistice, l’Information, est confiée à Pierre Laval, alors vice-président du conseil, puis à Pierre Cathala, Paul Marion et enfin Philippe Henriot. Les thèmes favoris du gouvernement de Vichy sont alors mis en avant : travail, famille, patrie, retour à la terre, ralliement au maréchal Pétain et à sa politique.
Parallèlement, dès le 16 juin 1940, les autorités d’occupation mettent en place le service de la Propaganda-Abteilung Frankreich (département de la propagande en France) chargé de l’information aux troupes allemandes mais également à la population française.
Afin d’encadrer les pratiques d’affichage des messages officiels, l’Office de répartition de l’affichage (ORAFF) est créé en novembre 1941, permettant ainsi à l’occupant de contrôler et de censurer les affiches qui pourraient porter préjudice à sa politique.
Face à la propagande officielle, qu'elle provienne du gouvernement ou de l’occupant, la Résistance s'organise. Bien que les moyens matériels, humains et financiers ne soient pas comparables, la distribution ou le placardage d’affiches clandestines contribuent, tout comme l’impression de journaux clandestins ou la diffusion de programmes radiophoniques, à alerter les esprits et à réveiller les consciences.
Ce catalogue regroupe 73 affiches produites soit par les services officiels de propagandes (gouvernement, régime de Vichy ou armée d’occupation, préfectures), soit par les organisations de la Résistance.
Destinées à être placardées dès les prémices du conflit jusqu’à l’immédiat après-guerre pour que l’information qu’elles contiennent puisse être portée à la connaissance du plus grand nombre, leur existence est par essence éphémère, car elles sont exposées aux intempéries et à la vindicte populaire ou remplacées par d’autres.
Certaines affiches sont présentes en plusieurs exemplaires. Dans les années 1990, lors d’un premier travail de mise en ordre de ces documents, le choix a été fait de n’en conserver que trois ; chaque exemplaire étant alors identifié par un numéro d’ordre (extension) suivant la cote. Lors du traitement réalisé en 2019, seul un exemplaire, celui présentant le meilleur état matériel de conservation et la meilleure qualité d’impression, a été retenu, décrit et numérisé ; les autres sont mentionnés en source complémentaire.