Les notaires apostoliques étaient investis par le pape, l'archevêque ou l'évêque, de l'autorité pour recevoir les actes en matière ecclésiastique et spirituelle. On les a appelés notaires en cour d'église ou épiscopaux. Sur les terres de l'archevêque de Sens, à Brienon et Saint-Julien-du-Sault, où ce dernier avait instauré des juridictions gracieuses appelées officialités, les notaires apostoliques ont souvent remplacé les notaires royaux, établissant fréquemment des actes civils. Dans la pratique cependant, ces notaires étaient concurrencés par des notaires royaux, qui recevaient soit délégation de l'official de la cour ecclésiastique, soit cumulaient une charge de notaire royal avec une charge de notaire en cour d'église. N'étant pas officier royal en titre, les notaires apostoliques n'étaient pas non plus tenus de transmettre leurs minutes à leurs successeurs. Néanmoins, dans la ville de Sens, certaines dynasties de notaires royaux étaient chargées d'insinuer les actes des puissants acteurs des institutions régulières et séculières. Ils ont laissé une riche documentation concernant les affaires temporelles du clergé (chapitre cathédral et grands monastères). Vie religieuse et entreprises civiles du clergé de Sens s'y trouvent mêlées aux censures ecclésiastiques mises en place dans les affaires criminelles.