Cartulaire en parchemin de 195 pages, contenant entre autres pièces : Charte d'Anseau, seigneur de Traînel, et d'Eudes, seigneur de Villemaur, permettant à Artaud, premier abbé de Preuilly, d'acquérir des terres dans leur fief pour fonder un monastère au lieu appelé Vauluisant (1127). Autres chartes pour le même objet au nombre de dix, par Milon de Nogent, Hulduin Manant, Philippe de Boissenay, Hugues de Vareilles et autres (1127-1129). Exemption par Louis le Jeune de tout droit de péage sur ses terres (1163). Privilège de Philippe-Auguste, par lequel il prend l'abbaye sous sa protection (1190). Autres lettres d'exemption et de sauvegarde par les rois Philippe VI, Charles VII, Louis XI, François Ier, Louis XIII et Louis XIV. Bulles des papes en faveur de l'ordre de Cîteaux tout entier, et d'autres d'Innocent III, d'Innocent IV, etc., en faveur de Vauluisant (1205-1489). Acquisition d'Ithier de Courgenay, écuyer, fils de feu Jean, de la terre et seigneurie de Courgenay, moyennant 1500 livres t. (1315). Traité entre l'abbaye et les habitants de Courgenay, portant abandon par ces derniers des héritages compris dans l'enceinte future du village et des fossés, à condition que les maisons qui ne seront pas nuisibles pour ladite enceinte demeureront à leurs propriétaires moyennant 4 d. par carreau (1529). Accord entre l'abbaye et les mêmes habitants, par lequel la propriété des fossés du village est reconnue aux religieux ; les habitants seront tenus d'entretenir les murs, les portes et les ponts ; auront droit d'usage dans une pièce de bois de 50 arpents appelée les Usages, etc. (1530-1531). Baux à vie de la grange de Servins et des héritages en dépendant (1481-1529). Accord avec Jean, vicomte de Joigny, pour ses droits à Rigny-le-Ferron (1219).

Traité entre Gallien, arpenteur royal à Sens, et les religieux de Vauluisant, pour le classement des archives du monastère, la confection du terrier général et des plans des seigneuries ; le total des frais de ces diverses opérations est monté à 8 566 livres (1769). Mémoire de dépenses (1755). Procès-verbal de l'état des réparations à faire au château de Courgenay et dépendances, et à la ferme de Bernières (1656). Visite des bâtiments, terres et bois de la seigneurie de Courgenay, par Chevalier, maître charpentier à Sens (1656). Procès-verbal de visite des bâtiments dépendant de l'abbaye : par Louis Richard, charpentier, et Jacques Dupain, maçon demeurant à Sens (1684) ; par Claude Bouché, entrepreneur de bâtiments à Nogent-sur-Seine, en exécution d'arrêt du Conseil, rendu entre l'abbé Mgr de Rastignac, archevêque de Tours, et les héritiers du défunt abbé M. de Grimaldi (1749). Devis des reconstructions à faire dans l'abbaye de Vauluisant et ses dépendances dressé par Urbain Chaillou, architecte à Paris, montant à 153 245 livres ; parmi les travaux sont la reconstruction du cloître, "qui étoit formé de piliers en petites colonnes gothiques en partie cassées, et la voûte en planches pourries." D'après le devis, il fut établi "illisible" arcades de chaque côté du carré du cloître. Devis de construction d'un bâtiment dans l'intérieur de l'abbaye dressé par Buron, et suivi d'adjudication au sieur Duplan, pour 37 273 livres (1786).

La recette pour 1752 monte à 8 206 liv. Payé aux ouvriers qui ont entrepris de nettoyer le château de Courgenay, d'arranger les pierres et de démolir la tour, 86 livres. 1754 : payé à M. de Brienne, abbé commendataire de Vauluisant, 5 000 livres.

Information par le maître particulier des eaux et forêts du bailliage de Sens constatant par témoins que les prieur et religieux de Vauluisant ont toujours coupé pour leur chauffage le bois rabougri, et que depuis vingt ans que la réforme a été établie dans l'abbaye il en a été de même (1658). Ordonnance de Pierre Benoit, écuyer, seigneur de Jonville, réformateur des eaux et forêts du bailliage de Sens, portant défenses à toutes personnes d'aller dans les bois de l'abbaye avec serpes et coignées, pour couper et emporter aucune sorte de bois (1673). Arrêt pour la mise en réserve du quart des bois de l'abbaye. Lettres-patentes permettant de couper dans les trois quarts des bois de l'abbaye dix baliveaux par arpent (1686). Arrêts : de mise en réserve de 40 arpents de bois propres à produire de la futaie (1743) ; portant autorisation de vendre 38 arpents des bois de réserve de la Tiélatte et autres, pour en employer le prix aux réparations les plus urgentes à faire aux bâtiments de l'abbaye (1758) ; idem, pour payer les réparations de l'église et des bâtiments de l'abbaye (1769). Procès-verbaux de visites des bois de l'abbaye par les officiers de la maîtrise de Sens. Ventes de coupes de bois. Rapports des gardes de bois, terres et chasses de l'abbaye contre des délinquants dans les bois.

Notice relatant la donation faite à Vauluisant et à l'abbé Norpaud par Hugues de Blivia d'un pré situé au-dessus de l'abbaye, et d'autres biens, et confirmée par l'archevêque Hugues [1147]. Permission par Milon de Nogent aux moines de Vauluisant d'acquérir des biens dans l'étendue de son fief à Courgenay, ce qu'il reconnut à Vauluisant, au moment de partir pour Jérusalem [1147]. Notices relatant que Herbert, abbé de Saint-Pierre-le-Vif, a vendu à Vauluisant tout ce qu'il possédait à Courgenay et à Pouy. Ces actes sont passés en présence d'un grand nombre de témoins (1148) [pièce extraite n° H 710-4]. Donation par Ermengarde de Villemaur, épouse d'Henri de Traînel, de tout ce qu'elle possédait à Courgenay, du consentement de ses fils Henri et Arnoul et de sa fille Élisabeth (charte donnée par Hugues, archevêque de Sens). Charte de l'archevêque Hugues attestant que Hector de Nogent a donné à l'abbaye de Vauluisant tout ce qu'il possédait entre les terres des moines et le chemin de Pouy à Bagneaux (1167). Charte d'Anseau de Traînel attestant que Daimbert Le Chien et son frère ont renoncé en faveur de l'abbaye de Vauluisant à une terre située à Livanne ; témoins Milon, prévôt de Villeneuve, et autres (1177). Confirmation par Anseau et Garnier de Traînel, frères, des moines de Vauluisant dans tout ce qu'ils possédaient dans leur fief (1184). Transaction avec Jean et Barthélemy, frères, seigneurs de Courgenay, attestée par Blanche, comtesse de Champagne, contenant abandon du moulin banal de Courgenay et du droit d'établir une écluse pour conduire l'eau au moulin que les religieux de Vauluisant avaient fait construire nouvellement au-dessus de leur abbaye ; le tout moyennant 1 muid de froment et 3 muids de mouture de rente (1218-1219). Renonciation par Henri, chevalier, sire de Traînel, à tout droit sur le bois de Lussiens, vendu à Vauluisant par son père [pièce extraite n° H 710-14]. Acquisitions par les moines de droits de justice et seigneurie à Courgenay, d'Ithier de Courgenay et sa femme (1313-1315). Acquisition de Guichard, sire de Beaujeu, de tous ses droits de justice et autres à Courgenay, moyennant 170 livres t. (1319). Acquisition de demoiselle Antoinette Guérard, veuve d'Hélie de Picault, écuyer, de la ferme de la Singerie ou Pierre-aux-Singes, en la seigneurie de Beauvais, autrefois du domaine de l'abbaye et aliénée pour payer les taxes ecclésiastiques, pour 3 187 liv. (1651).

Accord avec André, curé de Courgenay, dont le droit de dîmes est attribué sur certaines terres situées près du chemin de Courgenay à Villeneuve-aux-Riches-Hommes (1190). Charte de Gauthier, archevêque de Sens, passée à Villeneuve-l'Archevêque, contenant règlement des droits de dîmes des curés de Pouy, Courgenay et Lailly, sur les terres de l'abbaye de Vauluisant qui seront données à bail à des colons, droits qui s'éléveront au quart du grain battu et en grange (1240, août). Nouvel accord entre Étienne, prêtre de Pouy, Adam de Villaines, prêtre, Pierre, curé de Courgenay, et Pierre, curé de Lailly, qui maintient leurs droits de dîmes à la moitié de la récolte et les novales tout entières (1255). Bail à vie à Pierre, curé de Courgenay, des dîmes dudit lieu, moyennant deux muids d'avoine et un muid d'orge par an, mesure de Villeneuve-sur-Vanne (1258). Transaction avec messire Guillaume Desmarquais, curé de Courgenay, au sujet des dîmes, et par laquelle les religieux lui abandonnent la dîme sur certains territoires "de présent en ruine et de petite valeur" moyennant 2 setiers de froment et avoine (1484). Autre accord avec le même curé au sujet des dîmes (1517). 19. Bail des dîmes de Courgenay (1539) [pièce extraite n° H 712-19]. Transaction entre "Frère Antoine Pierre, évêque de Sidon, abbé antique et pensionnaire de l'abbaye de Vauluisant, vicaire perpétuel et irrévocable en ladite abbaye de Mgr le cardinal de Châtillon, archevêque de Toulouse, évêque et comte de Beauvais, pair de France et abbé commendataire de ladite abbaye" avec frère Jacques Métayer, prieur et 23 religieux prêtres, diacres et sous-diacres, d'une part, et frère Claude Lanoix, aussi religieux de ladite abbaye et curé de Courgenay, d'autre part, contenant partage en deux parts égales des dîmes de grains et de vins de ladite paroisse, à l'exception de celles des labourages de Vauluisant, Beauvais et autres cultivées par les religieux (1541).

Par Louis de La Rochefoucault, évêque de Saintes, à Charles Durand, maire perpétuel de Brienon-l'Archevêque, moyennant 2 200 livres par an (1787). Lettres-patentes obtenues par les religieux de Vauluisant et les habitants de Courgenay, portant permission de clore et fermer de murailles et de fortifier ledit village, afin que les habitants puissent jouir du droit de ville, etc. (1529, 25 septembre). Procès-verbal d'exécution des lettres-patentes ci-dessus par Pierre de la Vernade, maître des requêtes ordinaires de l'hôtel, en présence de l'abbé de Vauluisant et des habitants de Courgenay, au nombre d'environ 400, dans lequel est un exposé de l'origine et de l'état du pays (1529, 7 octobre). Baux à ferme du moulin à blé de Courgenay en 1500, à Philibert Droin, moyennant 4 muids de grain, les deux tiers de froment et le tiers de seigle, 4 livres de cire neuve et un porc gras ; en 1769, pour 350 livres. Ordonnance de l'intendant de Paris prescrivant au syndic de Courgenay, nommé Tonnelier, de rendre compte aux religieux des revenus de la communauté de ladite paroisse, conformément à une transaction en date du 29 mars 1530 (1711).

Charte de Blanche, comtesse palatine de Troyes, portant accord entre les moines et dame Frassende de Courgenay relativement aux droits de pacage dans les terres et bois de cette dame (1213, mai) ; de Félix, doyen de la Rivière de Vanne, attestant que les habitants de Pouy dépendant d'Érard de Traînel, seigneur de Foissy, ont promis de ne plus arracher le bois appartenant aux religieux de Vauluisant (1232). Sentence arbitrale prononcée par Pierre, dit le Maçon, de Traînel et Étienne Le Gauffre, de Chigy, dans la contestation existant entre l'abbaye de Vauluisant et les procureurs et la communauté des habitants de Villeneuve-l'Archevêque, qui ont figuré dans une procuration au nombre de 131, et qui porte que ces derniers jouiront du droit de pâturage dans les bois de Fauconnois, de Chauderon et de Rochoy, à certaines conditions. Ils pourront en outre couper des mais en branches dans un arpent du bois de Fauconnois réservé à cet effet le deuxième dimanche de mai chaque année (1295). Accord entre l'abbaye et quatre procureurs des habitants de Villeneuve, portant concession à ces derniers du droit de pâturage pour leurs bestiaux dans les bois de Fauconnois, Chauderon et le Richoys, moyennant 6 deniers parisis par feu. Et pourront aussi lesdits habitants mener abreuver leurs bestiaux au grand étang de Vauluisant. Les habitants comparaissent dans une procuration au nombre de 105, dont 4 femmes veuves (1482). Baux des droits de paisson et pâturage aux bois de Rougemont. Obligation par Jean Morillon et consorts pour raison des paissons et pâturage des bois de Rougemont (1530) [pièce extraite n° H 716-11]. Transaction passée entre Mgr Antoine, abbé de Vauluisant, et Jean Faulquier, drapier, et trois autres habitants de Villeneuve-l'Archevêque, portant que moyennant chacun 20 s. t. ils seront tenus quittes de l'amende encourue pour avoir coupé du mai au bois de Fauconnois sans permission (1533). Transaction avec Charlotte de Dinteville, veuve de noble Louis Raguier, chevalier, vidame de Châlons, seigneur de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, contenant bornage des bois de Lussins et des Garennes de Villeneuve (1533). Sentence du présidial de Sens, rendue à la poursuite de "Frère Antoine Pierre, évêque de Sydon, ancien abbé, vicaire perpétuel irrévocable et pensionnaire de l'abbaye de Vauluisant, seigneur à cause de ce de la terre de Courgenay," contre les habitants de Villeneuve-l'Archevêque, pour la prise des vaches de ces derniers au nombre de 115, tant vaches que veaux, et 26 chèvres, dans le bois jeunes taillis de Fauconnois ; laquelle sentence porte 24 livres d'amende (1549). Arrêt du parlement de Paris contre les habitants de Villeneuve-l'Archevêque (1552) [pièce extraite n° H 716-22].