Chartes : de Jean de Moulin, portant donation à l'abbaye de Pontigny, moyennant un présent de huit livres, de tout ce qu'il possède dans la localité du même nom, et confirmation par Guillaume, comte de Nevers, et plusieurs autres seigneurs (1119) ; de Renaud de Saint-Verain, surnommé Rongefer, qui abandonne aux moines de Pontigny tous ses droits aux dîmes de Saint-Bris et sur quinze arpents de vigne (1186) : de Gautier, archevêque de Rouen, où il donne "à ses chers amis, les abbés et religieux de Pontigny, en pure et perpétuelle aumosne, dix milliers d'harangs, par chascun an, à prendre dans son port de Dieppe, de son revenu" (1201) ; de Pierre de Courtenay et d'Yolande, son épouse, comte et comtesse d'Auxerre, octroyant à l'abbaye une rente de dix livres à prendre sur les censives de Courtenay (1216) ; de l'official d'Auxerre, où Guy de Maligny, chevalier, cède en toute propriété aux religieux de Pontigny la serve Ermaingarde, dite La Verduse, demeurant à Souilly, avec ses enfants et leur future postérité (1280). Arrêt du parlement de Paris, rendu au profit de Robert de Bourgogne, comte de Tonnerre, contre les moines de Pontigny qui lui disputaient la garde de leur abbaye et plusieurs autres prérogatives (1333). Obligation souscrite par Louis de Chalon, fils du comte de Tonnerre et d'Auxerre, en faveur de Pontigny, d'une somme de cent francs d'or que l'abbé de ce monastère lui avait procurée pour sa rançon, et pour le remboursement de laquelle il avait hypothéqué tous les revenus du comté de Tonnerre (1377). Amortissement d'une pièce de pré sise au finage de Villiers-Vineux, consenti en faveur des religieux de Pontigny par Louis de Chalon, comte de Tonnerre (1392). Vidimus de la confirmation faite en 1345 par l'abbé de Cîteaux des lettres d'affranchissement concédées aux habitants de Montigny par les religieux de Pontigny (1421). Acquisition par le monastère de Pontigny de la terre et seigneurie de Vergigny sur Milet de Bourbon, seigneur de Solligny et de Saint-Florentin (1427). Lettres-royaux de François Ier obtenues par les religieux de Pontigny, et portant défense aux habitants de Chablis de rendre navigable la rivière du Serein (1529). Longue procédure des religieux de Pontigny avec le prince de Condé, au sujet de l'exercice du droit de justice à Montigny, où l'on remarque principalement le récit d'une révolte des hommes de cette commune contre les agents de l'abbaye (1632-1679).

20. Transaction faite sous les auspices du duc Robert de Bourgogne et de Théobald, abbé de Cîteaux, entre Marguerite, comtesse de Tonnerre, ex-reine de Sicile, et les religieux de Pontigny, au sujet de la juridiction sur les territoires de Pontigny, Sainte-Procaire, Beugnon, Beauvoir et Aigremont, qui reste toute entière aux Cisterciens, sauf les cas criminels, les délits de chasse et les contraventions aux droits de péage qui restent à la comtesse. Une rente annuelle de 100 muids de vin, dont est grevée la métairie de Junay en faveur du monastère, est convertie en 50 livres de revenu amortissable. Les droits de garenne et de chasse sont réservés à la dame de Tonnerre et à ses successeurs (1291). 21. Copie collationnée de la transaction précédente (XVe siècle). 22. Cession par la comtesse Marguerite aux moines de Pontigny du four banal de Vergigny et d'une rente de 20 livres à prendre sur les festages de Tonnerre, en compensation de celle de cent muids de vin abolie par la transaction précédente (1292). 23. Déclaration de la même comtesse Marguerite reconnaissant avoir reçu de l'abbé de Pontigny un don de 3 000 livres tournois à la suite de la susdite transaction, somme qu'elle et ses ayants cause seront tenus de rendre en cas d'éviction de la part des rois de France, des évêques de Langres ou de quelqu'autre personne que ce soit (1292) [pièce extraite n° H 1405-23]. 24. Vidimus par Étienne, archevêque de Sens, de deux actes de la comtesse Marguerite datés de 1292 portant l'un reconnaissance de 3 000 livres tournois données par l'abbaye de Pontigny à la suite d'une transaction, l'autre amortissement général, moyennant finance, de tout ce que les religieux de ce monastère ont acquis en maisons, terres et rentes dans le comté de Tonnerre (1296) [pièce extraite n° H 1405-24]. 25. Charte par laquelle Jeanne de Chalon, comtesse de Tonnerre, déclare avoir acquis des religieux de Pontigny 31 livres de rentes qu'ils avaient sur Tonnerre et Chichée, moyennant 300 livres tournois à déduire de la somme de 2 000 livres due à son père, pour frais d'un procès intenté par l'abbaye au sujet du droit de garde et perdu par eux en cour de parlement. A la fin de l'acte, ladite comtesse reconnaît avoir reçu le reste de la somme en question (1341). 26. Permission octroyée par Jeanne de Chalon aux religieux de Pontigny d'acquérir de nouveau 31 livres de rente dans toute l'étendue de son comté, avec concession préalable d'amortissement gratuit (1341). 27. Déclaration de Louis de Chalon, fils du comte d'Auxerre et de Tonnerre, où il dispense l'abbé de Pontigny d'acquitter l'aide du dixième sur les vins et laines du monastère dans le comté de Tonnerre, à laquelle il s'est taxé pour l'aider à parfaire sa rançon, jusqu'à ce qu'il soit remboursé des cent francs d'or dont il l'a cautionné à cet effet (1377).

1. Transaction entre frère Pierre, abbé de Pontigny, et Jean d'Auxerre, son compétiteur, par suite de laquelle celui-ci abandonne ses prétentions. Il reçoit en échange double portion au réfectoire, une chambre à l'abbaye, la jouissance de deux arpents de vigne et d'une pension de 25 livres tournois sa vie durant (1474, Pontigny). Dans cet acte, on parle de la pauvreté du monastère "Dictum monasterium quod est tenue et modici valoris.". 2. Bulle du pape Pie IV accordant en commande au cardinal de Ferrare, parce qu'il est d'illustre famille, allié du roi de France, et pour l'aider à soutenir son rang, l'abbaye de Saint-Edme de Pontigny, vacante par la mort du cardinal de Bellai, dernier commandataire, et dont le revenu est estimé à 300 florins d'or (1560, février). 3. Lettres-patentes de François Ier, roi de France, approuvant la bulle précédente et en prescrivant l'exécution (1560, août, Fontainebleau). 4. Prise de possession de l'abbaye de Pontigny par Mathurin Breton, notaire apostolique, promoteur de l'officialité d'Auxerre, en qualité de procureur du cardinal de Ferrare, abbé commandataire, avec toutes les formalités d'usage (1560, septembre). 5. Choix d'un député pour porter à François Jehan, prieur de l'abbaye de la Bussière, la nouvelle que les religieux de Pontigny l'ont élu abbé après la mort de son prédécesseur Jean Victriani (1584, juin). 6. Confirmation par le roi Henri IV de la nomination faite en 1588 par Henri III, son prédécesseur, de Claude de Boucherat en qualité d'abbé de Pontigny (1594, Saint-Germain-en-Laye). 7. Ordonnance du roi Louis XIII, enjoignant de faire mettre au greffe du Conseil privé les procès-verbaux des élections de Pierre Nivelle, abbé de Saint-Sulpice, et de Charles de Boucherat, abbé de Pontigny, déclarées nulles par arrêt dudit conseil, afin d'en tirer copie et d'aller en appel (1625, Fontainebleau). 8. Bulle du pape Innocent XI, confirmant l'élection faite par les moines de Pontigny d'Oronce Fine de Brianville en qualité d'abbé de leur monastère (1688). 9-10. Bulles du pape Clément XI confirmant l'élection régulière de Pierre Calvairac en qualité d'abbé de Pontigny, et enjoignant aux moines de cette abbaye de lui prêter toute obéissance, sous peine de censures ecclésiastiques (1720). 11-16. Pièces relatives à la fulmination par l'official d'Auxerre de la bulle pontificale confirmant l'élection de dom Jean Depaquy en qualité d'abbé de Pontigny (1789, Auxerre).

1-2. Accord entre Alexandre Rosset, abbé commendataire de Notre-Dame de Cyras, vicaire-général au spirituel et au temporel du cardinal de Ferrare, abbé commendataire de Pontigny, au sujet de la mense conventuelle. Les religieux de Pontigny, au nombre de trente-deux, tant prêtres que profès et novices, et ce nombre, le prieur comptant pour deux, ne pourra être augmenté que du consentement de l'abbé, recevront pour leur nourriture, leur entretien et le paiement des gages dus aux serviteurs, la somme de quinze cents livres tournois, plus 852 bichets de froment et 50 de méteil, cent bichets d'avoine pour les chevaux de charrette, 97 muids de vin, un setier de pois et autant de fèves, 10 porcs provenant de Sainte-Procaire, 4 setiers d'huile, 15 minots de sel, 80 cordes de gros bois et cinq milliers de fagots, la jouissance du pré dit au Prieur, et de la métairie de la Verrerie, à charge de l'entretenir en état, ou une rente annuelle de cent livres tournois, au cas où le commendataire viendrait à y établir un haras, comme c'est son intention. Le cardinal de Ferrare octroie en outre à l'un d'entre eux, le bachelier Edme Mérai, une pension de 15 écus d'or soleil pour terminer ses études de théologie (1561). 3. Procuration générale passée par les moines de Pontigny, sans indication de nom, à l'effet de faire tous actes de droit intéressant le monastère, et plus spécialement d'homologuer par devant notaire la transaction conclue entre l'abbaye et Philippe Francony et Jouffroi Gourmand, métayers de Champtrouvé ; nombreuses signatures de religieux (1571). 4. Plainte portée par les cisterciens de Pontigny devant le bailli de Sens contre Edme Barbe et Claude Briffou, receveurs généraux du revenu de Pontigny, qui n'exécutent pas les conditions de leur bail et les laissent manquer du nécessaire ; défaut accordé contre les défendeurs qui, pris à l'improviste, sont insuffisamment représentés, et saisie provisoire du revenu de l'abbaye ; plaidoiries des avocats Tandou et Lermitte ; conclusions du procureur du roi ; sentence par laquelle les demandeurs sont invités à déposer au bailliage l'acte d'économat et leur assignation, les défendeurs, le contrat de bail ; la saisie est maintenue et l'affaire renvoyée à huitaine (1591). 5. Commission d'économat donnée par Edme de La Croix, abbé général de Cîteaux, à Edme Duguet, grenetier de Saint-Florentin, pour régir durant trois ou quatre ans le temporel de la maison de Pontigny, alors sans chef, lequel est mis en péril par les ennemis de la Sainte-Union catholique (1595). 6. Sentence du bailli de Sens condamnant Claude de Boucherat, abbé de Pontigny, et Loys Moreau, receveur général du revenu de cette abbaye, à payer aux religieux la somme de 150 écus d'or soleil pour règlement définitif. La question de l'augmentation de la mense conventuelle et celle des frais et dépens sont réservées (1595). 7. Procuration spéciale donnée par Tablé et les religieux de Pontigny, à d. Claude Bernard, prieur de ce monastère, pour se transporter à Paris et y réclamer une rente sur l'Hôtel de Ville de six livres et un sou tournois, ainsi que les arrérages échus depuis le 1er décembre 1563 ; nombreuses signatures de moines (1612) [pièce extraite n° H 1412-7]. 8. Procuration générale donnée par les moines de Pontigny à Jehan Fauveau, procureur au bailliage de Saint-Florentin, pour faire tous actes de droit intéressant leur monastère, et spécialement ester en la cause qu'ils ont par devant le bailli de Saint-Florentin, avec Jean Chattey et consors, métayers de Champtrouvé ; nombreuses signatures de religieux (1623). 9. Règlement intervenu entre l'abbé et les Cisterciens de Pontigny à propos de leur mense conventuelle ; il en résulte que la dépense, y compris les droits du roi et l'acquittement de 1 900 livres de rentes constituées, s'élève à 8 199 l. 10 s. Le revenu de l'abbaye étant de 15 000 l., il y a un reliquat de 6 800 l. chaque année, qui peut servir à l'extinction graduelle des dettes (1638). 10-17. Requêtes adressées par les moines de Pontigny, en l'absence de leur abbé, présentement vicaire-général du cardinal de Richelieu, chef suprême de leur ordre, au prévôt dudit Pontigny, à l'effet de contraindre Nicolas Martin, receveur général du revenu de leur maison, à exécuter les conditions de son bail et à fournir le nécessaire pour leur nourriture et leur entretien ; sommation par huissier audit Nicolas Martin d'avoir à s'exécuter, et de payer entre autres le boucher qui refuse tout crédit ; assignation lancée par la cour des requêtes du palais contre le sergent Billaut et François Dalin, juge à Pontigny, pour avoir contrevenu à sa sentence accordant au sieur Martin, main-levée de la saisie prononcée contre lui par le lieutenant particulier de Sens ; certificat de comparution par devant la cour du juge François Dalin ; 13. Acte du refus fait aux Cisterciens de Pontigny par Nicolas Martin de leur livrer les provisions dont il est tenu (1637-1638). 18-21. Procès-verbaux de visites faites par experts nommés judiciairement, aux vignes, aux bois et aux métairies de Charost et de Beugnon, dépendances de Pontigny, pour constater les dilapidations provenant de la mauvaise administration du receveur Nicolas Martin, et fixer le taux des dommages et intérêts à lui réclamer (1638-1639). 22. Procuration générale passée par les religieux de Pontigny à dom Louis Nico, l'un d'entre eux, afin de rétablir les affaires de la communauté (1643). 23. Procuration générale et spéciale passée par Philippe Gillet, maître cordonnier à Paris, l'un des créanciers de feu l'abbé de Pontigny, à N. afin de consentir en son nom au partage en trois parts du revenu de l'abbaye : l'une d'entre elles sera affectée à l'extinction des dettes, dont le paiement s'effectuera sous la surveillance de commissaires royaux (1644). 24. Commission d'économat durant six mois, octroyée par Louis XIV au sieur Chassin, bailli de Saint Florentin, à l'effet de régir le temporel de l'abbaye de Pontigny, en attendant que D. Louis Martel, le nouvel abbé, ait obtenu du Saint-Siège ses bulles de confirmation (1650). Procuration générale et spéciale passée par Oronce Finé de Brianville, abbé de Pontigny, à D. Joseph Caron, cellérier de cette abbaye ; nombreuses signatures de moines (1694).