Les premières décennies qui suivent l'implantation des abbayes sont généralement marquées par une sorte d'âge d'or : leur expansion territoriale se poursuit

et se rationalise au gré des donations, achats et échanges. Cette prospérité relative est cependant freinée par des conflits qui commencent à opposer les communautés à leurs voisins laïcs et à d'autres établissements religieux, dont certains cisterciens.

Tous les types de biens sont concernés : terres, droits d'usage forestiers, droits de pacage des troupeaux, usage de l'eau, propriété de biens bâtis ou de droits. Les raisons de ces conflits sont multiples, et peuvent être combinées : réduction du nombre de biens susceptibles d'être donnés, usurpation supposée, volonté de reprendre un territoire ou droit précédemment concédé, non-respect de limites territoriales ou de droits d'usage.

Afin de prévenir les conflits ou d'en obtenir un règlement amiable, les moines font appel à des arbitres de choix : rois, comtes, papes et évêques, qui usent de leur pouvoir hiérarchique et vassalique pour protéger les intérêts des cisterciens.