Jusqu'à la promulgation du Code civil en 1804, le droit notarial en France s'appuie sur une véritable mosaïque de coutumes aux ressorts plus ou moins étendus. Dès la fin du Moyen Âge, cette situation appelle la nécessité d'une codification, qui est entreprise à large échelle sous Charles VII (ordonnance de Montils-lès-Tours, 1454). Le territoire de l'actuel département de l'Yonne est alors couvert par les coutumes de Sens et d'Auxerre, mais aussi par celles de Troyes, d'Orléans ou de Langres. Durant les trois siècles qui suivent leur constitution, les coutumes sont publiées dans des ouvrages sans cesse réédités, actualisés et augmentés par les jurisconsultes. Il s'agissait de référentiels indispensables à la pratique juridique : il n'était pas le moindre notaire qui ne possédât dans son étude un exemplaire de la coutume de son ressort. Les notaires s'appuient ainsi sur les coutumes dont certains articles, parfois atypiques, peuvent être controversés ou contestés ; ils peuvent aussi les remettre en cause, par des actes de dérogeance.