Durant la guerre, les conditions de vie très précaires des soldats (boue, froid, humidité, vermine, fatigue, mauvaise hygiène, alimentation insuffisante) causent des maladies propres à leur milieu : les pathologies des tranchées.

Parmi elles, le syndrome du « pied des tranchées » (ou pied gelé) est particulièrement invalidant. Les études menées dès l'année 1915 montrent que cette pathologie est causée par une exposition statique des pieds au froid et à l'humidité pendant au moins 11 heures, associée à l'absence de changement de chaussettes et de bandes molletières.

Le traitement consiste en des frictions, des poses de compresses camphrées et en l'admission de potions opiacées pour calmer la violente douleur ; il peut aller jusqu'à l'amputation partielle ou totale des zones nécrosées : ne pouvant être réalisé qu'en milieu hospitalier, il éloigne le soldat du front pendant de longues semaines. L'hôpital de Sens reçoit la majeure partie de ses cas de « pied des tranchées » durant l'hiver et le printemps 1917 ; des traitements camphrés sont prodigués et aucune amputation n'est réalisée.