Leur guerre, 1914-1918 > À l'arrière > Les remplaçantes
Dans son journal, le 3 août 1914, Marie Noël écrit : « La plupart de nos hommes partent accompagnés par les femmes, et les bébés. Grand calme. Pas de nouvelles - agitations, réquisitions de chevaux et de blé. Les femmes rentrent la moisson en certains endroits. Qu'allons nous devenir sans hommes ? Qu'allons-nous manger ? »
Beaucoup de femmes travaillent déjà avant la guerre dans l'Yonne, département rural : la plupart des femmes d'agriculteurs participent largement aux travaux.
Mais, durant le conflit, à la notion de devoir se superpose celle de survie. En France, elles sont 3 200 000 ouvrières agricoles ou femmes d'exploitants à prendre en mains récoltes, labours, moissons et vendanges.
Le grand bouleversement, c'est la prise de décision : seules aux affaires, les chefs de famille étant au front, elles sont en effet amenées à prendre des responsabilités auxquelles elles sont souvent peu préparées.
Aux tâches habituelles s'ajoutent des travaux beaucoup plus physiques. Les femmes remplacent le mari, le fils ou le père derrière la machine-outil...
Le rendement à la ferme est inévitablement réduit en raison de la pénurie de main-d'oeuvre. Cette angoisse revient à la veille des gros travaux....
Pendant quatre années, dans les campagnes, les femmes sèment, récoltent, moissonnent, s'occupent du bétail, gèrent la main-d'oeuvre dans les...
Les lettres qu'écrivent les femmes à leur mari, père, frère ou ami témoignent de ce qu'elles vivent, d'une expérience éloignée de celle des hommes...