Sous l'impulsion des philosophes des Lumières, la folie, à partir de la seconde moitié du XVIIIe s., est vue comme une maladie : des voix s'élèvent pour demander la suppression des lieux de réclusion au bénéfice de la création de maisons de curation.

Philippe Pinel, puis son élève, Jean-Étienne Esquirol, sont les deux premiers médecins aliénistes à prendre en compte la pathologie mentale et à proposer des traitements adaptés.

Influencé par les théories d'Esquirol, le législateur ore à travers la loi du 30 juin 1838, dite loi sur les aliénés, des moyens et un cadre juridique à une volonté médicale. Les termes de ce texte influencent la prise en charge thérapeutique des aliénés durant le XIXe et le XXe s. Désormais, chaque département doit pourvoir à l'accueil des aliénés en se dotant d'un asile, dont les conditions d'accueil sont clairement définies et fondées sur des critères sécuritaires, mais également médicaux. Dans le département de l'Yonne, l'asile départemental d'aliénés succède en 1838 à la maison de secours, route de Paris ; Henri Girard, son directeur entre 1840 et 1860, fervent partisan de ces nouvelles conceptions thérapeutiques, propose un programme innovant en concevant son établissement comme un instrument de guérison : architecture et thérapie sont liées pour soigner et guérir le malade mental.