Leur guerre, 1914-1918 > Hôpitaux et blessés > Blesser et guérir > De l'artillerie...
L'utilisation intensive de l'artillerie se révèle beaucoup plus meurtrière que par le passé : 70 % des blessures sont infligées par les obus qui détruisent corps (fractures, amputation, polyblessures) et visages (les blessés de la face ou « gueules cassées »).
En France, au sortir de 14-18, on en dénombre de 10 à 15 000, sans doute l'une des traces les plus marquantes et les plus vives laissées par le conflit. La médecine est contrainte de s'adapter à ces nouvelles blessures : chirurgie traumatique de la face, prothèses orthopédiques, etc. ; la guerre permet d'ailleurs un progrès considérable des techniques médicales (transfusion sanguine, radiologie, etc.).
Les soldats des tranchées sont soumis à d'incessantes explosions (obus, bombe, mine, grenade...) dont les ondes de choc causent des troubles tant physiques que psychiques : ces chocs commotionnels sont désignés par le terme d'« obusite » (ou « shell shock » en anglais).
Au-delà, les troubles psychiques trouvent leur origine dans la peur (peur causée par les bombardements incessants, peur d'être déchiqueté, peur d'être enseveli, ou peur répétée d'être tué violemment) qui provoque stress et anxiété pouvant mener jusqu'à la folie (aliénation).