Leur guerre, 1914-1918 > La mort > Machine de guerre, machine de mort
La Première Guerre mondiale expérimente la mort de masse, sur fond d'augmentation effrénée de la force de feu. On meurt le plus souvent sous les balles, les éclats d'obus – cause la plus fréquente de décès – et de grenades ou asphyxié par les gaz... Les déplacements de terre provoqués par les explosions lors des grandes batailles de positions, comme Verdun, ensevelissent les hommes vivants. La qualité variable et la mauvaise utilisation du nouveau matériel, comme les grenades, infligent fréquemment des blessures mortelles. Le quotidien est ainsi marqué par des scènes affreuses, cadavres pourrissants dans les « no man's land » et sur les « séchoirs » (barbelés entre les tranchées), blessés hurlants en vain, morts violentes.
"Toutes les pièces tirent, les canons font rage, les grenades éclatent, et claquent les mitrailleuses… Tout cela crachant la mort sur les lignes où sont terrés des hommes, mes camarades de guerre ! ". Émile Charrier, carnet de guerre, 6 mai 1917.
"Le 6 septembre près de Vaubecourt, près le petit pont qui donne passage à un petit ruisseau, le Capitaine Duret, commandant du bataillon, reçois une balle en pleine tête : mort sur le coup. La cervelle en avait maculée ma capote". Léon Lélu, carnet de guerre, 2-7 septembre 1914.
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