Au plus près des combats, les brancardiers sont chargés d'évacuer les blessés de la tranchée jusqu'au poste de secours, à travers les « boyaux » difficilement praticables, ce qui entraîne un taux de mortalité supérieur aux blessures elles-mêmes.

D'abord défaillant dans les premiers mois de la guerre, le parcours du blessé est de mieux en mieux organisé à compter du 2e semestre 1915 : ramassé par les brancardiers (la nuit de préférence, afin d'éviter les tireurs d'élite) qui prodiguent les premiers soins (garrot en cas d'hémorragie, pansement si la blessure est moins importante), il rejoint le poste de secours (cave, ferme) à l'arrière du front, où le médecin lui dispense les premiers soins et d'où il le dirige vers un poste d'évacuation, une ambulance chirurgicale ou un hôpital d'évacuation (HOE).

"Ce soir nous partons à la relève des blessés. Notre travail terminé, nous allons bivouaquer". Lucien Bernhard, carnet de guerre, 6 septembre 1914.

"Chaque jour une équipe de brancardiers va à l'ambulance de Rupt-en-Woëvre pour l'évacuation des malades et blessés sur la gare de Villers-Benoite-Vaux". Lucien Bernhard, carnet de guerre, après le 24 septembre 1914.

"Nous avons trente blessés pour deux infirmiers (…) nous faisons une amputation et une trépanation". René Aury, carnet de guerre, novembre-décembre 1916.

"Je suis maintenant dans une ambulance. On me rassure en me disant que ma vue reviendra bientôt. J'entends une voix de femme : c'est une infirmière ; elle me lave les yeux et me donne du lait à boire. J'ai la fièvre, je suis très altéré. Cette nuit, je ne dors pas ; les heures sont longues". Émile Charrier, carnet de guerre, 21 mars 1918.