Leur guerre, 1914-1918 > À l'arrière > Les remplaçantes > « Ce qu'elles disent »
Les lettres qu'écrivent les femmes à leur mari, père, frère ou ami témoignent de ce qu'elles vivent, d'une expérience éloignée de celle des hommes sur le front. Elles assurent la survie, elles attendent, s'inquiètent, espèrent.
Elles s'écrivent aussi entre elles, se soutiennent. Dans ces correspondances, les filles de paysans mobilisés apparaissent comme des aides morale et matérielle tant à leur père qu'à leur mère, par leur participation active aux travaux.
"J'attends toujours Alfred. J'ai reçu une lettre de lui ce matin où il me dit qu'il pense être auprès de moi dans une quinzaine. Quelle joie pour moi comme pour lui depuis que l'on est séparés. Mieux vaudrait encore la permission libératrice".Annie Gérard à Marthe, 11 septembre 1915."J'ai reçu ta lettre ce matin, sur laquelle tu me dis que tu t'ennuie et moi c'est encore bien le reste avec de l'ouvrage comme j'en ait".Augustine Legros à son mari, 20 avril 1916."Tu nous dis que ça ne va pas mieux, maman dit que je te demande si oui ou non tu veux qu'elle aille te voir. Tu dis que nous avons trop d'ouvrage, mais cela n'est pas gênant quand elle serait 4 ou 5 jours partie".Aline Legros à son père, 28 avril 1915.