L'apogée de la violence est incarnée par l'usage d'armes nouvelles pourtant interdites et terrifiantes pour les soldats : les gaz, utilisés pour la première fois par les Allemands le 22 avril 1915 à Ypres (Belgique). Leur diffusion est amplifiée dans les vingt derniers mois de la guerre, avec la mise au point d'obus à gaz.

Les combattants apprennent à s'en protéger en portant des masques, peu pratiques et qui réduisent la vision de celui qui le porte ; même si leurs effets sont ainsi atténués, les gaz laissent un terrible souvenir aux combattants.

"Il est signalé que le secteur va sans doute être attaqué, mais ne croit pas ce tuyau comme affirmatif car souvent ce sont des canards mal fondés. Ils ont sûrement des gaz et cette alerte de l'autre jour était sans doute un essai (...) maintenant leurs attaques de gaz de ce genre ne réussissent plus guère car nous avons des masques très bons".

Armand Babeuille à sa femme, 12 avril 1916."J'ai encore un nouveau masque encore plus affreux que le premier". Jules Goubault à sa femme, 18 février 1917.

"Cette nuit vers une heure du matin les boches nous ont envoyé des gaz asphyxiants ; avec cette saleté de masque, le nouveau que l'on nous a donné l'on respire difficilement c'est à y étouffer quand on est obligé de respirer de l'air chaud pendant plus d'une heure". Jules Goubault à sa femme, 26 février 1917.