Durant l'hiver 1917, 30 000 hectares de céréales sont détruits par le gel dans l'Yonne, ce qui a pour conséquence un grave déficit des récoltes de blé : seuls 32 700 quintaux sont récoltés en 1917 (pour une production départementale moyenne avant guerre de 1 200 000 quintaux).

Les canaux sont gelés et l'approvisionnement en farine et charbon n'est plus possible. Le pain manque. Par décret du 30 novembre 1917, toutes les récoltes sont contrôlées et achetées par l'État. Aucune céréale ne peut sortir de chez un agriculteur sans autorisation du maire. La culture de la pomme de terre et des haricots est encouragée : les ensemencements en légumes doublent de surface.

"Si vous avez peur d'être court de pain, vous prendrez 3 ou 4 sacs de blé, vous vous les menez a Vilfargo pour le faire moudre. Vous ramènerez la farine et vous ferez du pain comme ça vous fera plaisir". Octave Joly à sa femme, 13 mars 1917.

"Les blés sont gelés me dis-tu. La mère m'avait écrit cela l'autre jour, mais comme elle a toujours tendance à exagérer, je n'y avais pas prêté attention. Crois-tu tout de même qu'il y ait tant de dégâts que cela ? ". Armand Babeuille à sa femme, 23 mars 1917.

"Tu planteras d'abord la graine d'oignon contre les fraisiers et le plant de poireau et les carottes, tu sèmeras une bonne planche de carottes d'un bout de la planche la hâtive de Hollande, et le reste avec de la obtuse de Guérande (...) Joseph Legros à sa femme, 23 février 1916.