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Une nouvelle vie...

Sommaire de l'exposition

Se souvenir des tranchées

Beaucoup sont les soldats qui ont le sentiment de vivre un instant majeur de leur histoire individuelle, mais aussi de l'Histoire. Témoigner pour se souvenir des événements, mais aussi pour ses proches, est une manière d'exorciser la peur et la fatigue quotidiennes, mais aussi de faire comprendre la réalité de la vie au front.

Certains écrivent et tiennent un carnet de guerre. Nombreux sont ceux qui consignent ainsi, même sommairement, les événements de la journée. Quelques-uns possèdent un appareil photographique, ou font appel à des photographes itinérants : ils complètent ainsi leurs écrits par l'image.

Ils réalisent aussi à partir de matériel de récupération des objets dont ils se servent au quotidien : cannes sculptées, briquets ou instruments de musique ; d'autres confectionnent des bijoux ou sculptent des vases dans des douilles d'obus… La plupart de ces objets, qui relèvent de l'« artisanat des tranchées », portent gravées les mentions du régiment ou des batailles auxquelles le soldat a participé, véritables souvenirs de guerre.

"Nous confectionnons, avec des douilles de soixante-quinze en cuivre, des potiches et des vases à fleurs par gravage ou repoussage du métal, d'un effet presque artistique. Nous emportons cela en permission pour faire des cadeaux".Émile Charrier, carnet de guerre, 16 septembre 1917.

"(…) les deux [bagues] avec une croix de Lorraine dessus c'était la plus grande pour toi et l'autre pour elle, c'est les deux mêmes, et celle qui a la perle dessus c'était pour vous aussi, celle qui à une croix dessus plus apparente, c'est pour Robert, la croix à des rayures bleus dessus et les deux serpents, une pour Rémonde Droude et l'autre pour Julienne".Joseph Legros à sa femme, 6 avril 1916.